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mercredi 3 janvier 2018

IPM

Cher(e)s Adhérent'e)s, Cher(e)s Ami(e)s;

Il y a de bonnes choses dans la vie, celles des souhaits du nouvel an, que l'on souhaiterait voir se convertir en réalités tangibles, tant cela serait plus juste...

Vœux 2018 : L’éditorial du Nouvel An
Le piège de l’illusion !
Le spectre de l’illusion est large. Elle est tenace contrairement à l’erreur et se distingue de l’hallucination. L’illusion est définie comme une perception erronée de la réalité. Parmi les plus connues, il y a l’illusion d’optique, l’illusion tactile qui nous fût signifiée par l’expérience d’Aristote, l’illusion visuelle. Mais attardons-nous sur d’autres aspects qui concernent l’illusion mentale, l’erreur de l’esprit, à savoir la croyance erronée, le leurre, la connaissance fausse, mais aussi faire illusion, ou encore la concurrence perceptive. Certes, l’illusion peut trouver sa cause dans les limites de la perception sensorielle. L’illusion propose une traduction subjective, voire phantasmatique. C’est l’attention qui sélectionnerait certaines catégories d’informations et établirait les connexions sensorielles relatives aux opérations de la perception. L’attention va à la rencontre des impressions sensorielles et son objet se trouve ainsi intériorisé et mémorisé. Elle se fixe sur son propre objet, conscient, inconscient, ce qui libère la perception de sa fixation à un objet externe. Mais aussi l’angoisse peut conduire à surveiller attentivement cet objet qui se rappellera ainsi à l’attention.
L’illusion est aussi une infrastructure de la connaissance. Ainsi, Bergson, dans « Essais sur les données immédiates de la Conscience » explique que la mesure du temps est une traduction de l’espace en données temporelles mesurables, vécue concrètement par la conscience. Sur le plan cognitif, c’est une abstraction. Mais pour le ressenti, son invariant ne sera jamais le même. Le temps passe plus ou moins vite. L’illusion opère une transformation d’invariant. Mais elle en conserve sa relation énantiologique. La traduction construit un espace hodologique, conservant mentalement l’invariant de transformation. Ainsi, l’illusion se trouve introjectée. Elle fixera l’attention. La continuité du temps est elle-même une illusion puisqu’il serait ainsi discontinu du fait de la transformation de l’invariant.
L’illusion mentale offre son spectre à la limite de l’hallucination et parfois du trouble mental, ainsi le mythe du double, qui se manifestait dans la pensée de Pythagore, renvoyant au rapport contradictoire entre le bien et le mal, le parfait et l’imparfait… pour expliquer les divisions, les dissensions, et qui est à l’œuvre dans le miroir. Le miroir justement, le Président s’y regarde lorsqu’il nous présente ses vœux. Or, l’illusion traverse la schize de l’œil et du regard. Le prompteur ou la récitation font office de miroir. Prenez-y-garde et ne vous bercez pas d’illusions. Laschize opère aussi lorsque l’on écoute et que l’on n’entend pas, que les illusions vous permettent aussi d’affronter l’incertitude d’un mandat. Il faut y croire… et faire croire. Descartes, dans « Méditations métaphysiques » tente de se rassurer ; cogito ergo sum, certes, mais n’empêche que Descartes a ignoré que la conscience est une construction mentale. Pour sûr, une prise de conscience permet de sortir de l’illusion. Le même mécanisme opératoire convertit l’invariant. Les mécanismes de défense inconsciente sont à l’œuvre.  Le misonéisme relève du déni à cet égard.
Dans la littérature, y compris la plus ancienne, le sosie fût souvent traité de manière comique et l’œuvre avait la particularité de traiter de la fabrication d’une tromperie parfaitement intentionnelle. La connaissance de ce procédé fallacieux de communication présentée comme objective, devrait nous conduire à porter notre attention sur les ruses de la raison. Tout y apparaît parfait, étudié, réfléchi, solide, argumenté, raisonnable, logique. Et pourtant… Le « Je » devient le « il » lorsqu’il faut rendre des comptes et se désigner comme responsable. La liberté consiste d’abord à ne pas laisser l’autre vous imposer son idéal qui nous ferait tomber dans le piège de l’illusion. La transformation est d’abord la sienne propre, celle que l’on s’impose par le travail sur ses exigences et désirs, pas celle que l’on nous imposerait, toujours source de désillusions. La cause finale du changement est de cet ordre…
Cher(e)s Adhérent(e)s, cher(e)s Ami(e)s, au nom des membres du conseil d’administration et du conseil scientifique, je vous adresse mes meilleurs vœux pour l’année 2018.
Daniel Bonnet

Président de l’I.P&M
Texte en pièce jointe