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mardi 19 septembre 2017

Faire ou ne pas faire couple ?

(lettre ouverte aux couples en thérapie)

Pour s'engager à deux dans un couple il faudrait me semble-t'il que l'objet d'amour prioritaire soit le couple et non pas les enfants, le travail, la famille, etc

En tout cas il faudrait au moins que l'un des deux partenaires place le couple en objet d'amour central et place les autres objets d'amour (enfants, travail etc) en objet d'amour secondaire.

J'ai parfois l'impression en observant et écoutant les couples, que chacun des partenaires a des objets d'amour prioritaire qui sont autres que le couple ... 

J'observe aussi souvent que l'objet d'amour central d'amour de la femme est l'enfant et celui de l'homme le travail ...

Il me semble qu'il s'agit symboliquement de la même chose des deux côtés : une difficulté chez chacun des partenaires à faire place centrale au couple ...

D'après moi il faut être deux à faire cette place centrale pour faire couple durablement.

Ce qui nécessite de faire passer enfant et travail au second rang, ce qui est inconcevable pour certaines femmes et certains hommes.

Pourquoi est-ce si difficile pour certains ?

Cela pourrait venir du vécu d'enfant de chacun dans la triangulation avec le couple parental et/ou de la compréhension du lieu de l'enfant de la place du travail dans la vie d'un adulte.

Dans les deux cas probablement une difficulté adulte à s'autoriser ou à se libérer de ces schémas primordiaux.

Subsistance de l'enfant dans l'adulte et probable aliénation à cet enfant qui n'a pas supporté que ses parents fassent bloc ou qui n'a pas supporté que ses parents ne fassent pas couple.

Et de la même manière probable aliénation à l'enfant qui pense que le travail est une nécessité, un impératif d'accomplissement car l'enfant à observé cela en plein ou en creux chez ses parents.

Traces mnésiques d'un sur-investissement ou d'un sous-investissement du parent dans certains objets d'amour : couple, travail, enfants etc

Et l'enfant devenu adulte voudrait inconsciemment réparer cela, ou reproduire cela en familiarité : faire pareil ou autrement...

Dans les deux cas l'enfant devenu adulte ne parvient pas encore à accéder à l'altérité et la liberté ...

Le couple parental fait bien ce qu'il veut/peut ... ce qui est important pour l'adulte c'est de se libérer de ses représentations d'enfant !

De se libérer de ce que l'enfant dans l'adulte à projeté en plein ou en creux sur le couple parental.

Ce n'est pas la réalité du couple parental qui est la plus signifiante mais bien ce que l'enfant en a compris, saisit, retenu du haut de ses 2, 3, 4 ... ans ! 

Et l'adulte se retrouverait ainsi aliéné par le point de vue d'un petit enfant qui probablement n'avait pas vraiment les moyens de comprendre globalement une situation mais qui pourtant s'est "positionné " par rapport à cette situation en liberté ! 

Car il me semble que s'est bien là que se dit le sujet en liberté à l'initial. Le sujet libre qui ressent dans sa singularité et se positionne à sa façon, d'emblée ! 

Cette position première dans sa relation aux autres en tant qu'enfant marquera fortement sa relation au monde ultérieure en tant qu'adulte. C'est à la fois une grande liberté initiale et un grand risque d'aliénation future.

La psychanalyse peut-être l'un des chemins pour comprendre adulte les choix que l'on a fait enfant et qui nous engagent pour longtemps.

Au risque chez certains de les empêcher de trouver ou de construire adultes ce qu'ils cherchent le plus au monde : l'amour.